mardi 31 mai 2011

Quelques mots sur Delhi


Delhi, c’est un brouhaha permanent, de la pollution, du monde. Mais c’est aussi une très belle ville, avec des gens aimables pour la grande majorité,  et surtout avec une grande diversité de lieux. Delhi ca ressemble un peu à un patchwork de petites villes qu’on aurait mis ensembles. On peut passer de Chanyakapuri, ses ambassades et ses routes spacieuses à Nizamuddin, sa foule et ses fideles en passant par Old Delhi, ses monuments et ses couleurs et par Defence colony, ses expats et ses bons restos. Bref, il y a une multitude de Delhi. Grande diversité de lieux mais aussi de richesse, de propreté (du parc  nickel de Lodi Garden aux déchetteries au coin de chaque rue) et de religion. Quelques photos (je mettrai des légendes a l’occasion).

mercredi 25 mai 2011

Inégalités en Inde (1): Qu'est-ce qu'être pauvre?

Aujourd'hui je me décide enfin à commencer une série de posts sur ce qu'il y a de plus frappant ici: la pauvreté. Je n'avais pas mis tant de temps à vous parler des bidonvilles de Manille ou des camps de réfugiés de Port-au-prince. Ici, la pauvreté est partout mais en même temps il est difficile de la décrire tant elle se manifeste de façon différente. Ce sentiment n'engage que moi mais en Inde (du moins à Delhi), la pauvreté est encore plus dure (dure dans le sens marquante, choquante) qu'ailleurs. La première chose que j'ai remarqué en atterrissant ici c'est qu'il n'y a pas vraiment de quartier de riches comme à Manille et PAP, ici avoir un bidonville juste en bas de la résidence de luxe c'est plutot normal, puisque c'est là qu'on y emploie les femmes de ménage et autres petits boulots payés trois fois rien. Je trouve pas non plus ça normal que les riches se barricadent mais ici c'est comme si c'était largement accepté (voire même, normal) qu'il y ait des gens qui soient très pauvres devant votre palier. Les castes jouent un grand rôle dans cette stratification de la société , sans pouvoir vous éclairer vraiment sur ce sujet (Eve, Hélène...help!), il semble par exemple plutôt normal d'embaucher des intouchables pour tenir un panneau d'indication à l'entrée d'un mall, parce qu'ils coutent presque le même prix que faire un panneau en dur et que ca fait de l'embauche. Il y a les pauvres et les riches de naissance, de droit pourrait-on dire. Des mesures sont progressivement prises par le gouvernement pour essayer d'enrayer ce phénomène de pauvreté des classes les plus basses, je ne connais pas assez l'Inde pour dire si ça porte ses fruits mais mon sentiment est que cette affaire de classe détermine encore aujourd'hui le niveau de vie d'un individu.
Mais avant de faire la constatation de cette pauvreté, encore faut-il savoir qu'est-ce qu'être pauvre.
L'économie se pose la question depuis des lustres, nombre d'intellectuels parmi les meilleurs au monde se sont penchés sur la question. En Inde, un pauvre est quelq'un dont les revenus se situent en dessous du seuil de pauvreté, calculé à partir du prix de la nourriture pour atteindre un certain nombre de calories. En Uttar Pradesh (là où se trouve Palanpur), le seuil de pauvreté est à 650 Rs par mois par personne. Pour vous donner un ordre de grandeur, c'est ce que je dépense pour 6 repas (et je ne mange pas dans des restos de luxe!). Autant vous dire que c'est plus un seuil de survie que de pauvreté (ca ne comprend ni l'éducation, ni la santé, ni rien du tout en fait). Certes c'est utile pour les politiques publiques de définir ce qu'est un pauvre mais honnêtement cet exercice relève plus de la branlette intellectuelle que de quoi que ce soit de réaliste.
Un pauvre, pour moi, c'est d'abord quelqu'un qui n'a pas de perspective optimiste à moyen et long terme. C'est quelqu'un qui est dans la merde et qui va y rester. Quelqu'un qui n'a pas le moyens, dans l'état actuel des choses, d'améliorer sa situation. C'est l'enfant qui vient vous vendre des roses au lieu d'aller à l'école. C'est la mère de famille avec deux enfants dans les bras qui vous attend la main tendue au feu rouge. C'est les centaines de personnes que vous apercevez, à l'aube, lorsque vous vous levez tot pour partir en week-end, qui sont recroquevillées dans leur draps sur le trottoir pour chercher un peu de sommeil. C'est le père de famille, à Palanpur, qui vend à moitié prix toutes les vaches qu'il vient d'acheter avec ses économies pour payer en urgence les frais médicaux de sa fille mourante. C'est les milliers d'individus qui vivent sur les poubelles. C'est la grande majorité de l'Inde. On croise sans arrêt dans la rue des gens extrêmement maigres et haillons, dont la peau flétrie porte le fardeau de la pauvreté. Et alors on est bien contents d'être du bon côté de la vie. J'aurais aimé mettre une photo pour ce post, mais difficile de mettre une image sur "la pauvreté" (sans en plus faire de voyeurisme). A défaut de l'avoir (elle a été supprimée par inadvertance de mon appareil photo) je vais vous décrire celle que je voulais mettre. C'était chez nous, à Lajpat Nagar, un jour de fête (on a pas compris en quelle occasion mais bon) et de liesse populaire. Et la, de derrière les poubelles, surgit un petit garçon de 6-7 ans avec des tonnes de ballons de toutes les couleurs gonflés à l'hélium dans les mains. Ce n'était pas un enfant particulièrement gâté, c'était un enfant qui allait tenter de convaincre les adultes d'acheter ses ballons pour faire plaisir à leurs enfants. C'est un petit qui n'a pas d'enfance et qui risque bien de ne pas avoir d'avenir si rien n'est fait. La photo n'est plus dans mon appareil mais elle restera bien longtemps dans ma tête.
ps: je vous conseille l'article "main d'oeuvre" très bien écrit (la qualité de son blog n'a rien à voir avec le mien :-P) : http://lintegraledunederive.blogspot.com/

lundi 23 mai 2011

Shimla, les montagnes et la fraicheur.


Changement d'altitude, changement d'air, changement d'ambiance et changement de team de voyage étaient au programme ce week-end. Je suis partie à Shimla dans l'Himachal Pradesh (à 2000m d'altitude) avec Clément, un scube de deux promotions au-dessus rencontré à Delhi (oui, le monde est petit) et des amis français à lui. J'étais un peu la gamine du groupe (la plupart ont la trentaine) et j'ai pas le même pouvoir d'achat qu'eux (alala l'expatriation quelle belle vie) mais le temps d'un week-end c'était vraiment sympa. Organiser un week-end pour 11 personnes en Inde c'est tout un art, et c'est Coraline, experte en la matière, qui s'y est collée. On est allés dans un éco-camping très propre (il y avait des toilettes et une douche en dur dans la tente :-P) au milieu de la pinède, avec un personnel adorable au petit soins. C'est un changement de décor très brutal loin de la tumulte de Delhi mais ca fait un bien fou. On a fait un week-end tranquille à faire des balades, discuter et raconter des blagues. La ville de Shimla est étrange, c'était l'ancienne station de vacances des britanniques, des maisonnettes de style alsacien cotoient des boutiques de luxe et des des attractions en tout genre pour les touristes indiens de Delhi (dont la location de poussettes pour enfant avec clavier-piano intégré...).Mais surtout, la chose qui choque le plus c'est la propreté. Et pour cause, avec l'amende de 5000 roupies (90 euros environ) pour un papier jeté par terre ou un crachat, ca ne donne pas envie de salir! Le soir au camping il y avait une classe verte d'enfants de Delhi, c'était vraiment marrant la "boum" en mode indienne. La nuit dans la tente a été un peu mouvementée parce qu'on a été reveillés en sursaut pas des bruits fracassants d'animaux qui se battaient juste à côté de nous, on a fermé la fermeture éclair qui nous séparait de la petite salle de bain et on s'est rendormis. Le matin il y avait plein d'excréments dans la pièce et des poils. Après avoir imaginé toutes les possibilités (des singes, des chiens, une blague des enfants, et même des léopards(ça c'était mon idée :-P)), je pense que l'explication la plus sensée (sensée est un grand mot) est le singe qui a voulu sauter sur un chat a l'extérieur de la tente et le chat est rentré se cacher dans notre salle de bain...Petite anecdote inutile (Matthieu pas besoin de mettre encore un commentaire stupide) mais bref, on a eu bien peur. Pour faire une partie du chemin jusqu'à Delhi, on a pris un petit train (qui ressemblait à un train des playmobils) classé au patrimoine de l'UNESCO, on dirait vraiment un jouet c'est tout mignon. Il serpente autour des montagnes, passe par plein de tunnels, longe des falaises, tout un voyage vraiment magnifique, le clou du week-end, la magie y était (pompom sur le gateau: le service impeccable dans chaque wagon avec thé, cookies, puis repas complet). Sur ce, les photos (pas a la hauteur de la réalité...)!

mardi 17 mai 2011

Rishikesh sans yoga et sans joint

Ce week-end on a décidé de partir 3 jours à Rishikesh,au Nord de l'Inde (mais à seulement 300m d'altitude). C'est une ville connue pour ses nombreux cours de Yoga et le fait que fumer la marijuana y soit considéré comme tout à fait normal et banal. On a fait ni l'un ni l'autre mais j'ai quand même des choses à vous raconter!
Tout a commencé par un bus. A chaque fois que je prend un bus en voyage c'est le bazar, mais celui-là bat tous les records. On avait réservé un bus de la compagnie "RedBus", qui nous avait donné rdv à un certain endroit (perdu) à une certaine heure, avec des numéros de sièges. Après 1h30 d'attente sans voir l'ombre d'un bus "redbus", je regarde les clauses du ticket. Un petit apercu de ce que j'y ai trouvé : "redbus does not operate bus services of its own.redBus' advice to customers is to choose bus operators they are aware of and whose service they are comfortable with."5a quoi servent les numéros de place alors???). Puis une liste exhaustive de tout ce que la responsabilité de Redbus n'inclut pas, comme "The bus operator changing a customer's seat at the last minute to accommodate a lady / child (traduction: si un une femme avec 3 gosses se pointe, laisse tomber ton voyage). Je vous en passe!Finalement on a trouvé un bus où le luxe de la clim faisait qu'on se les gelait. Finalement, à l'aube, Rishikesh, enfin! c'est une jolie petite ville au bord du Gange (qui est propre!, avec des petites plages et une ambiance relax. Il y a des ponts suspendus où sur le peu d'espace se croisent les habitants, les touristes, les singes, les vaches et les chevaux. Au programme du week-end: cascades, rafting (dans un bateau d'indiens qui ne savaient pas nager mais très enthousiastes :-D), restos à se casser le bide puis on a quitté rishikesh pour Chilla, un village pommé au milieu d'une réserve animalière. Il n'y avait pas de touristes à part un couple hollandais dans la seule auberge. Le parc naturel compte plus de 400 éléphants, 250 léopards, 600 espèces d'oiseaux, 35 tigres, de nombreuses biches. On est partis à pied à 5h du matin avec un guide en toute illégalité (puisque c'était apparemment pas permis de faire des safaris à pied et qu'en plus on était même pas dans la partie du parc qui était surveillée. C'était très chouette, il faisait frais, il n'y avait pas de bruit et nous avons vu une multitude de biches, cerfs et oiseaux. Le guide nous a raconté qu'il s'est fait attaquer par des hyènes plusieurs fois et qu'il avait du monter dans les arbres mais il nous a quand même emmenés sur "la colline des hyènes" pour qu'on ait une chance de les voir. Il penchait la tête au-dessus des terriers pour voir si elles étaient là mais je préfèrais pas qu'elles le soient (ne serait-ce que parce que je ne sais pas monter aux arbres...). On ne les as pas vues mais l'ambiance était là, avec tous les os et les crânes de biches entassés devant l'entrée des grottes. Apparemment en jeep c'est courant de pouvoir apercevoir les éléphants (mais comme c'est la saison des amours il leur arrive de charger les jeeps...) et les léopards mais ce sera pour une autre fois! On a ensuite fini la journée à Hardiwar. Les gens là-bas sont COOOOONNNNNSSSSS (pas tous surement mais en tout cas tous ceux qu'on a vu), il n'y a pas de touristes, il n'y a rien de particulier à faire la gare pour le train et pourtant quand on est blancs ils nous annoncent TOUS des prix aberrants (on a eu du 200 roupies quand le vrai prix était 15...). C'était très énervant et on en est partis avec une mauvaise image de la ville, je n'y retournerai pas.
Je vous met quelques photos!

lundi 9 mai 2011

"Health is no price" Pushpa

Petite citation de notre femme de ménage au CSH qui m'a fait tout un discours sur le fait que j'avais acheté des récipients en plastiques bas-de-gamme pour mettre nos repas le midi et non pas des tuperwares (qui apparemment sont plus surs niveau santé) et cela pour une question d'argent.

Bon, comme il faut bien que j’en parle de temps en temps vu que ca représente plus de la moitié de mon temps ici, un petit post sur le stage. J’ai terminé le travail sur le calcul des revenus et j’ai demandé à mon maitre de stage si je pouvais analyser les données collectées sur la santé dans le village pour la suite du stage. En effet, j’ai remarqué que les dépenses en santé de ces villageois sont énormes et que quasiment tous souffrent d’une pathologie plus ou moins grave. En Inde les données indiquent que la santé est la deuxième cause d’endettement des ménages après la dot, mais c’est pourtant peu étudié jusqu’ici. Cela fait donc une semaine que je fais le travail « chiant » sur excel puis STATA de trier les données, vérifier qu’il n’y a pas d’erreur (et il y en a !, c’est un travail minutieux….et la patience ce n’est pas mon truc !), rassembler les différentes données. Pour vous donner un exemple, sur l’étude de la santé il n’y avait pas le numéro qui caractérise chaque individu, seulement son prénom et le numéro de sa famille. Or si je veux ajouter d’autres données a mes régressions (type l’âge, la caste…) il faudra que j’aille les chercher dans des dossiers ou le seul moyen que STATA ait d’associer les bonnes personnes entre les deux dossiers est le numéro de l’individu ou son prénom. Or comme les prénoms  sont écrits en anglais, ce qui n’a pas vraiment de sens pour les villageois, ils sont écrits dans chaque dossier avec une orthographe différente. J’ai donc passé bien 4 jours à associer un nom a un autre afin d’ensuite pouvoir rendre leur numéro aux personnes interviewées sur la santé. Par exemple, « Pretty » peut s’ecrire « Priti », « Pretti », « Preti », « Pity », « Preeti », « Pre-ti »…. Ca m’a gonfléeeeeee ! Du coup, j’apportais mes écouteurs et je me mettais le 6-9 d’NRJ dans les oreilles histoire que ca paraisse moins ennuyeux :-D. M’enfin du coup j’en ai appris beaucoup sur toutes les maladies ici, et Dieu sait qu’il y en a : malaria, tuberculose, hémorroïdes, typhoïde, lèpre, diarrhées, vers… et des  enfants qui meurent a la naissance (quand ce n’est pas la mère…).  Maintenant que la partie traitement de données est finie, je vais pouvoir appliquer des modèles économiques  pour comprendre quelle part du revenue qui part dans la santé, est-ce que les plus pauvres dépensent plus, comment font-ils pour trouver l’argent (par exemple certains vendent des bœufs, ce qui les enferme dans une spirale de pauvreté). Il est aussi intéressant de voir quelle est la place des infrastructures gouvernementales (ou normalement tout est gratuit, mais corruption oblige…) dans le choix de soins, parce que jusqu’a présent j ai remarqué que même les plus pauvres préfèrent s’endetter et aller dans un hôpital privé plutôt qu’au centre de soins public. Ensuite, si j’ai le temps je comparerai les données de ce village a celles de l’Inde en général. Puis ce que j’aimerais bien faire aussi c’est voir s’il y a certains facteurs qui font qu’une personne est plus malade qu’une autre, j’ai des données sur la malnutrition, sur les systèmes d’irrigation, de toilettes…Bref, je ne vais pas chômer !


lundi 2 mai 2011


Je continue ma série sur les choses que je trouve bizarres ici, qui me surprennent positivement ou négativement:
- chez nous c'est "qui part à la chasse perd sa place". Ici pas besoin de partir à la chasse pour la perdre, doubler est quelque chose de très commun. Disons même que tout le monde le fait sans que ça ne semble gêner personne. Du coup, quand les indiens font la queue , il mettent la main sur l'épaule de devant ou la collent de façon à ce que personne ne puisse se mettre entre les deux. Deux minutes inattention et vous avez 3 nouvelles personnes devant vous.

- les indiens ont de l'humour, ils aiment bien blaguer, ce qui est plutot sympa. Du chauffeur de cycle-rickshaw (un vélo avec de la place pour s'assoir derrière) qui vous dit "Cycle-rickshaw with air-conditionned" aux conducteurs d'auto-rickshaw pour qui l'humour est une bonne façon de vous dire qu'il est sympa et donc être plus enclin à accepter un prix "touriste" en passant par les restos (sur la photo le menu d'un resto très sérieux, où la description du "chicken tikka" aide beaucoup), tout est bon pour blaguer

- Merci, s'il vous plaît, ca n'existe pas vraiment ici. Quand on a fini une conversation, un "OK" avec le petit mouvement si caractéristique de tête suffit.

- il y a des croix gammées partout, on comprend pas trop ce que c'est, ca doit avoir une signification autre que celle que l'on connaît mais pour l'instant on a pas trouvé quoi! Puis quand on sait qu'ici on trouve "Mein Kampf" dans toutes les librairies, c'est bizarre!

dimanche 1 mai 2011

Nightlife de ceux qui en ont les moyens (dont moi) à Delhi


Bon, en soit sortir en boîte ca mériterait pas un post mais je vais quand même vous raconter cette soirée parce que déjà c'est la première fois que je sortais dans un endroit branché ici et deuxièmement parce que je pense que cette soirée restera dans ma mémoire! Ceux qui me connaissent savent que j'aime clubber (pour mamie: clubber = aller en boîte de nuit). Donc, fidèle à moi-même, je me suis dit qu'il fallait au moins que je sorte une fois pour voir à quoi ressemblent les discothèques ici. Avec Maelle, une fille de Sc Po en 3A à Delhi, on est donc allée dans une des boîtes les plus branchée et fréquentée par les richous de Delhi (et par les expats). Déjà, on s'est perdus pour y aller, et les indiens sont comme les philippins, si ils savent pas où c'est, ils vous indiquent une destination bidon. Du coup on commencait à s'agacer et un couple de jeune qui parlaient anglais nous on proposé de nous emmener en voiture, et comme ils avaient l'air honnête, on est montées. Habillée un peu comme une plouc, on rentre sans problème, sans payer, et on nous met un petit tampon rouge, qui, sans qu'on ne demande rien, nous permet d'accéder à l'espace VIP. Avec Maelle on se dit qu'on va avoir la côte, de mon expérience aux Philippines, la peau blanche ça passe pas inapercu. On va donc se sentir regardées et belleeeeees. Erreur. On a débarqué dans LA soirée intitulée "Models", et effectivement, à 22h, une vingtaine de top modèles ukrainiennes en mini jupe ont débarqué. C'est raté, concurrence déloyale! Le manager de ces demoiselles qui est belge nous entend parler en français et vient à notre rencontre, nous offre à boire (comme les modèles ont boissons gratuites, il est allé au comptoir avec nous deux et a réussi à faire gober au barman qu'on était des top modèles, je sais pas si le barman avait des problèmes de vue m'enfin!) et nous présente au gratin. On rencontre une autre manager, une française de 40 ans super blasée, qui nous explique "ces filles c'est que des putes, regarde-là elle avec son I-phone, elle a du coucher pour qu'on lui offre" et de rajouter "elles sont même pas belles, avec un salaire de 600 à 1000 dollars par mois on peut pas s'offrir de vraie mannequins, celles-là elles ont rien dans le cerveau c'est des puuuuuutes!". Ca nous a bien fait rire, de voir l'envers du décor. Ils ont pris notre numéro et nous ont dit qu'ils nous inviteraient dans leurs soirées branchées. Mwouais. Ensuite on est allé danser comme des tarées dans l'espace non-VIP sur des musiques de Bollywood remixées (ce qui est A-T-R-O-C-E) et on a papoté avec des indiens. Bref, c'est très étrange ce contraste d'une telle richesse avec la réalité quand on met un pied dehors, mais c'était une expérience intéressante. Je vous met des photos asap.

Jaipur


Dernière ville que l'on visite au Rajastan : Jaipur, aussi appelée "ville rose". On a rejoint Eve (de notre master), qui fait son stage là-bas. Week-end très sympa mais bref (on est restés que 24h car le train avait du retard à l'aller). Dimanche matin tôt on est allés visiter le palace d'Amber et le fort un peu plus haut, c'était vraiment magnifique. Je vous laisse des photos pour en juger (même si je suis une piètre photographe). Le retour en train était folklorique. On devait être au moins 15 pour une banquette de 6 places, avec des familles entières qui n'ont pas de ticket mais des "pass" (de la famille qui travaille à la SNCF locale). Du coup il y a bcp bcp plus de monde que de places. Les policiers (je ne sais pas trop si c'est des policiers, des militaires, des contrôleurs...), parce qu'ils ont un uniforme, se sentent au dessus de tout le monde et sont de gros CONS. Ils ont passé tout le trajet à s'engueuler violemment avec les gens, à pousser tout le monde pour pouvoir installer leur gros cul, à faire leur show quoi. Les indiens nous disent "you see, this is real India". De toute façon je pense que si t'as pas de ticket il faut donner un pot de vin aux contrôleurs puis ca passe. On va essayer de se renseigner mieux sur ces sujets. On était près des fenêtres du coup on a vu le paysage, pleins de petits villages. Ca me fait bizarre parce que je passe mes journées dans mon stage à lire la vie des gens à la campagne et je met mes propres images sur des procédés que je ne connaît pas alors ca me faisait drôle de voir un peu par la fenêtre du train un apercu de ce que c'est réellement. j'aimerais bien qu'il m'emmène au village que j'étudie comme ils l'ont fait pour d'autres stagiaires mais j'ose pas demander!