Mais ce qu’il y a encore de plus surprenant, c’est ce graphique que j’ai fait, et dont on retrouve la tendance dans l’Inde ne général. En ordonnée, la probabilité de survie d’un enfant. A partir de un an, quel décrochage pour les filles….Je me suis demandée pourquoi ce n’était pas le cas avant un an mais que nenni ! Dans le reste du monde, les filles sont plus résistantes que les garçons et la mortalité des garçons est partout supérieure a celle des filles (comme exemple : le Pakistan avec 60 pour 1000 pour les filles vs 66 pour les garçons et la Chine avec 16.6 pour les filles vs 25.3 pour les garçons). Donc, pas d’inquiétude, les filles meurent aussi de façon anormale avant un an a Palanpur (et en Inde en général), car elles devraient avoir une courbe de survie au-dessus de celle des garcons, ce qui n’est pas le cas. Pourquoi cela ? Les filles sont moins bien nourries, sont moins emmenées chez le docteur si nécessaire etc. Avoir une fille à marier est en effet un fardeau pour les familles, car elles doivent apporter une dot conséquente (c’est la première cause d’endettement en Inde), les filles ne gagnant pas non plus de revenus, et quittant le foyer familial au mariage…c’est une perte à tous les niveaux. Cela parait assez optimiste de la part de l’Inde de vouloir baisser la mortalité infantile tout en augmentant l’égalité homme-femme (deux choses liées aux Objectifs du Millénaire pour le Développement) sans s’attaquer a ce système de dot… Je pourrais écrire encore des pages et des pages sur ce sujet mais je dois retourner à l’écriture de mon rapport, mon stage se terminant dans une semaine. Je suis contente que cela se termine, j’ai beaucoup appris, mais c’est perturbant et démoralisant de traiter des bases de données ou presque toutes les lignes vous avez une indication « famille n. 10112, enfant n.2 mort de rougeole, enfant n.4 mort de diarrhée, enfant n.7 et 8 mort-nés… ». Il en faut des gens pour passer leurs journées devant leurs ordis à commenter ca, je comprends que ca puisse être stimulant intellectuellement, mais j’ai l’impression d’être totalement déconnectée de la réalité, dans mon bureau climatisé à traiter avec tout le détachement que ca nécessite des sujets aussi graves.
lundi 20 juin 2011
Inégalites en Inde (3): Ou sont les filles?
Mais ce qu’il y a encore de plus surprenant, c’est ce graphique que j’ai fait, et dont on retrouve la tendance dans l’Inde ne général. En ordonnée, la probabilité de survie d’un enfant. A partir de un an, quel décrochage pour les filles….Je me suis demandée pourquoi ce n’était pas le cas avant un an mais que nenni ! Dans le reste du monde, les filles sont plus résistantes que les garçons et la mortalité des garçons est partout supérieure a celle des filles (comme exemple : le Pakistan avec 60 pour 1000 pour les filles vs 66 pour les garçons et la Chine avec 16.6 pour les filles vs 25.3 pour les garçons). Donc, pas d’inquiétude, les filles meurent aussi de façon anormale avant un an a Palanpur (et en Inde en général), car elles devraient avoir une courbe de survie au-dessus de celle des garcons, ce qui n’est pas le cas. Pourquoi cela ? Les filles sont moins bien nourries, sont moins emmenées chez le docteur si nécessaire etc. Avoir une fille à marier est en effet un fardeau pour les familles, car elles doivent apporter une dot conséquente (c’est la première cause d’endettement en Inde), les filles ne gagnant pas non plus de revenus, et quittant le foyer familial au mariage…c’est une perte à tous les niveaux. Cela parait assez optimiste de la part de l’Inde de vouloir baisser la mortalité infantile tout en augmentant l’égalité homme-femme (deux choses liées aux Objectifs du Millénaire pour le Développement) sans s’attaquer a ce système de dot… Je pourrais écrire encore des pages et des pages sur ce sujet mais je dois retourner à l’écriture de mon rapport, mon stage se terminant dans une semaine. Je suis contente que cela se termine, j’ai beaucoup appris, mais c’est perturbant et démoralisant de traiter des bases de données ou presque toutes les lignes vous avez une indication « famille n. 10112, enfant n.2 mort de rougeole, enfant n.4 mort de diarrhée, enfant n.7 et 8 mort-nés… ». Il en faut des gens pour passer leurs journées devant leurs ordis à commenter ca, je comprends que ca puisse être stimulant intellectuellement, mais j’ai l’impression d’être totalement déconnectée de la réalité, dans mon bureau climatisé à traiter avec tout le détachement que ca nécessite des sujets aussi graves.
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