C’est un sujet bien embarrassant et je pense que tout le monde y a pensé un jour ou l’autre. C’est la conscience qui vous travaille. C’est la honte que vous ressentez en baissant les yeux pour éviter de voir. C’est un sentiment de culpabilité. Mais surtout un sentiment d’impuissance. Je ne l’ai jamais autant ressenti qu’ici.
A chaque coin de rue un mendiant vous attend.
Première technique : je sors mon porte-monnaie, je donne 10 roupies et je me dis que j’ai fait quelque chose de bien
Deuxième technique : Je détourne le regard. Un pauvre ? Ah bon.. ?
Troisième technique (plus courageux que la deuxième) : je plante mes yeux dans les siens faisant non de la tête. Je me dis que c’est encourager la mendicité que de donner des sous et que donc j’aggraverais le problème, que ce n’est pas une solution. Eventuellement je me dis que je vais m’investir dans des trucs plus concrets pour aider (ONG…) mais….je me dis que je ferai ca…..un jour !
Face a ce « dilemme du riche », chacun sa technique du "moins pire". Matthieu a trouvé la sienne : il ne donne qu’aux personnes à qui il manque des jambes, des bras, les deux, la vue, qui sont brulés…. Et Dieu sait qu’à Delhi il y en a ! Du coup il a son porte-monnaie à pièces spécial dons. Cela part du principe que ces personnes n’ont pas d’autres sources possibles de revenu autre que la mendicité mais ca a le gros inconvénient que si tout le monde faisait pareil, et dans un pays ou même les gens valides ne trouvent pas forcement de travail, les pauvres se mutileraient (ce qui se fait déjà, cf slumdog millionaire).
Il n’y a pas de meilleure solution. Prenons les enfants qui a 4 ans viennent vous faire la manche. Si on donne, on encourage le travail des enfants. Et ne pas donner, c’est affronter le regard de ce petit a qui vous refusez 10 roupies, soit un dixième du repas que vous venez juste de prendre. Ici, ils vous demandent souvent les bouteilles d’eau. On les donne en se disant que c’est parce qu’ils ont soif. Mais la sœur de Matthieu vient de nous expliquer (elle travaille dans une ONG pour les enfants des rues) que le travail de ces enfants consiste à récupérer le plastique pour le revendre. Donc en donnant les bouteilles on encourage le travail des gosses.
Alors que faire ? C’est trop facile de se dire qu’on n’y peut rien. Il faut chercher des solutions, de bonnes solutions. Chacun à sa matière. S’investir dans une ONG pour de vrai (ne pas que dire « il faudrait que… »). Entrer en politique (même à des niveaux locaux) pour faire bouger les choses. Devenir chercheur pour conseiller les politiciens. Peu importe, mais passer de l’idée de… à sa réalisation. Passer de l’indignation (à la mode avec ce cher Hessel) à l’action. Oui, je sais, ce post est démago, facile a dire, difficile a faire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire